Tu m’es arrivée tout empaquetée,
D’une blancheur de lait.
Objet de désir, objet de plaisir.
Devoir de créer et de te parer
De ta robe de lés.
Le tissu se tendait, plissait, résistait,
Soudain je compris que sur toi il vivrait :
Les veines de ton ventre
Tendrement il dessinait.
Sa trame chantait.
Une gueule rose s’ouvrait,
Deux yeux bleus me fixaient et s’imposaient collés.
Sous l’effet du vernis les encres se moiraient,
Quelques poils s’égaraient,
Bruns et verts se mariaient.
Lorsque ton cou fut ceint,
Ton harnais je posais, comme touche finale
Mais cornes, pattes et sabots réclamaient la couleur
Que ta queue fort rebelle a longtemps refusée.
C’est des fils qu’elle voulait !
Ta croupe enfin de couleurs festonées,
Tu t’es remise en marche
Pour ne plus t’arrêter.
Louise Caroline, ‘La vache à lés’, Cow Parade 2015.
D’une blancheur de lait.
Objet de désir, objet de plaisir.
Devoir de créer et de te parer
De ta robe de lés.
Le tissu se tendait, plissait, résistait,
Soudain je compris que sur toi il vivrait :
Les veines de ton ventre
Tendrement il dessinait.
Sa trame chantait.
Une gueule rose s’ouvrait,
Deux yeux bleus me fixaient et s’imposaient collés.
Sous l’effet du vernis les encres se moiraient,
Quelques poils s’égaraient,
Bruns et verts se mariaient.
Lorsque ton cou fut ceint,
Ton harnais je posais, comme touche finale
Mais cornes, pattes et sabots réclamaient la couleur
Que ta queue fort rebelle a longtemps refusée.
C’est des fils qu’elle voulait !
Ta croupe enfin de couleurs festonées,
Tu t’es remise en marche
Pour ne plus t’arrêter.
Louise Caroline, ‘La vache à lés’, Cow Parade 2015.